On connaît l’appétence des Français pour l’immobilier. Du côté des placements financiers, les Français ont aussi leur placement favori pour développer leur patrimoine. Le placement financier préféré est l’assurance vie. En atteste le montant des encours investis sur les près de 50 millions de contrats ouverts en France. Dans le courant du premier semestre 2021, le total des encours investis en assurance vie a passé la barre des 1800 milliards d’euros. Un montant considérable qui ne doit rien au hasard, car l’assurance vie est un dispositif d’épargne qui cumule les avantages, c’est ce que nous allons voir dans cet article.
Le fonctionnement général de l’assurance vie
L’assurance vie est ce que l’on peut communément appeler une enveloppe capitalisante. L’épargnant réalise des versements sur son contrat, et peut librement choisir sur quels supports allouer son capital. En effet, la très large majorité des assurances vie sont dites “multisupport”, l’épargnant a donc le choix d’investir sur des fonds euros ou des supports en unités de compte. Tout au long de la vie du contrat, l’épargnant peut réallouer son capital sur tel ou tel support (on parle d’arbitrage), sans que cela ne déclenche d’événement fiscal (pas d’impôt). Il peut donc faire fructifier son capital de façon efficace, et capitaliser les intérêts… D’où l’appellation d’enveloppe capitalisante.
En pratique, les fonds euros sont le support le plus plébiscité, puisque près de 75 % des encours sont investis sur ces fonds. Les fonds euros sont gérés par les compagnies d’assurance. Le point fort de ces fonds est qu’ils présentent une garantie sur le capital investi. Un argument qui fait mouche auprès des Français, ces derniers étant réticents à l’idée de prendre des risques avec leur épargne. Ces dernières années, le fonds euro apparaît toutefois en légère perte de vitesse en raison de la moindre rémunération qu’il délivre. Une conséquence directe des politiques monétaires accommodantes en vigueur en Europe et plus généralement dans le monde occidental.
Désormais, de plus en plus d’épargnants se tournent donc vers les supports en unités de compte. Parmi les supports les plus populaires, on trouve des fonds d’investissement en actions, ainsi que des supports immobiliers (des supports dits “pierre papier” tels que les SCPI ou les SCI). Certains épargnants gèrent leur allocation eux-mêmes (on parle de gestion libre) mais beaucoup préfèrent déléguer la gestion du contrat (gestion déléguée). Ce type de services implique un surcoût limité, de l’ordre de 0,20 à 0,25 % pour les meilleures assurances vie en ligne. Aussi, ce surcoût est compensé par le fait que le capital est alloué de façon optimale et délivre donc de meilleures performances.
Les unités de compte telles que les fonds en actions et les supports immobiliers sont des placements volatils, avec un réel risque de perte en capital. C’est la raison pour laquelle ces placements ne sont recommandés que dans le cadre d’une stratégie d’investissement à long terme. L’assurance vie est justement un dispositif profilé pour l’investissement à long terme, en atteste sa fiscalité particulière.
La fiscalité de l’assurance vie
Le succès de l’assurance vie tient à 2 facteurs. Le premier point fort, comme nous l’avons vu précédemment, est la possibilité pour l’épargnant de diversifier son capital selon ses désirs, et ainsi adapter son allocation (entre fonds euro et UC) à ses objectifs financiers et son profil de risque. Le deuxième point fort est la fiscalité. L’assurance vie bénéficie d’un régime fiscal très avantageux.
En tant qu’enveloppe capitalisante, les gains réalisés sur l’assurance vie ne sont taxés qu’au moment de la sortie de l’enveloppe. Avant cela, l’épargnant a donc la possibilité de réinvestir 100 % des gains et ainsi optimiser l’effet boule de neige en capitalisant les bénéfices. Dans le détail, observons toutefois que les prélèvements sociaux (17,2 %) sont collectés au fil de l’eau sur les fonds euros.
Au moment de la sortie des capitaux de l’assurance vie, l’épargnant dispose d’un abattement sur les plus-values. Cet abattement s’applique si le contrat a plus de 8 ans, son montant est de 4600 euros par an (cet abattement est porté à 9200 euros pour un couple marié ou pacsé). Il est important de préciser que c’est l’âge du contrat et non la date des versements qui conditionne le droit à cet abattement, c’est la raison pour laquelle il est recommandé de souscrire une assurance vie le plus tôt possible, afin de bénéficier rapidement de cet abattement.
Au passage, sachez que contrairement à d’autres dispositifs d’épargne français, il est tout à fait possible de détenir plusieurs contrats d’assurance vie et le montant des versements n’est pas plafonné.
Un outil pour transmettre son patrimoine
Dernier point fort de l’assurance vie, et non des moindres : les avantages fiscaux dont elle bénéficie dans le cadre de la transmission du patrimoine.
Les souscripteurs d’une assurance vie peuvent transmettre à tout bénéficiaire désigné (même sans lien de parenté) jusqu’à 152 500 euros hors impôt sur les successions ! Cet abattement s’applique pour chaque bénéficiaire. Un couple avec 2 enfants peut donc transmettre un peu plus de 600 000 euros hors succession à ses 2 enfants (chaque parent constituant un souscripteur).
Le seul point à respecter pour bénéficier de cet avantage est que le souscripteur doit réaliser les versements sur son assurance vie avant ses 70 ans. Passé cet âge, l’abattement tombe à 30 500 euros et est commun à l’ensemble des bénéficiaires. Ce point technique illustre bien pourquoi il est nécessaire d’anticiper au plus tôt sa succession.
Conclusion
En conclusion, l’assurance vie est un dispositif d’épargne très efficace et polyvalent pour faire fructifier son capital et préparer divers projets financiers. Elle bénéficie d’une fiscalité très attrayante, aussi bien durant la vie du contrat qu’à son dénouement à l’occasion d’une succession.