Gérer son épargne ne s’improvise pas. Il existe de multiples dispositifs d’épargne (assurance vie, plan d’épargne retraite, épargne entreprise, compte-titres, plan d’épargne en actions, immobilier, etc.). Quant aux supports d’investissement, on les compte par dizaines de milliers, chacun affichant des performances et des caractéristiques uniques. On comprend la difficulté de l’épargnant ordinaire pour savoir comment organiser son épargne.
Beaucoup d’épargnants l’ignorent, mais il est possible déléguer la gestion de son épargne en se tournant vers un service de gestion déléguée. Dans quel cas faut-il faire appel à ce service ? Quels sont les acteurs proposant une gestion pilotée ? Quels frais sont à prévoir ? On répond à toutes vos questions !
Dans quel cas faut-il faire appel à la gestion déléguée ?
La gestion pilotée et la gestion déléguée désignent un même service : l’épargnant donne mandat à un gestionnaire pour prendre en main la gestion de son épargne. Le périmètre du mandat peut ne concerner qu’une partie des avoirs du client (c’est le cas le plus courant).
La gestion déléguée est un service très intéressant pour les épargnants souhaitant se constituer un solide patrimoine financier avec un horizon d’investissement à long terme.
L’épargne investie pour financer des projets à court terme ne peut pas l’être sur des placements où le risque de perte en capital existe. L’épargnant est donc contraint d’investir dans un cercle très limité de supports financiers, parmi lesquels on peut citer les livrets réglementés et les fonds euros en assurance vie. Deux placements bien connus des épargnants français. Dans ce contexte, la gestion déléguée n’apporte pas de valeur ajoutée.
A contrario, les épargnants souhaitant se constituer un patrimoine sur le long terme ont intérêt à diversifier leur épargne sur des supports dynamiques, lesquels impliquent une prise de risque qu’il convient de calibrer correctement en fonction du profil de l’investisseur et de ses objectifs. Ainsi, la question de l’allocation du patrimoine revêt une importance décisive. Si l’épargne est investie sur des placements trop sécurisés, l’investisseur ne s’enrichit pas, puisque les gains réalisés sur les placements sans risque peinent à compenser l’inflation. À l’inverse, une allocation trop dynamique expose à un risque de perte en capital excessif. Or, la majorité des épargnants ordinaires ont toutes les peines à supporter des pertes dépassant les 10 % dans l’année, fussent-elles transitoires. La gestion déléguée permet à l’épargnant de se faire épauler par un professionnel pour allouer son épargne.
Quels sont les acteurs proposant une gestion pilotée ?
On peut diviser les acteurs proposant des services de gestion pilotée en 3 grandes catégories :
- les banques traditionnelles,
- les conseillers en gestion de patrimoine,
- les courtiers en ligne et autres fintech.
On peut aussi ajouter les family offices et les banques privées, mais leurs services ne sont réservés qu’aux grandes fortunes.
Les banques traditionnelles correspondent aux banques de détail où les épargnants détiennent leur compte courant. Ces établissements bancaires proposent des solutions d’épargne telles que l’assurance vie ou d’autres dispositifs, au sein desquels les épargnants peuvent souscrire une option de gestion pilotée. La valeur ajoutée des banques traditionnelles est souvent limitée. Pour obtenir un service beaucoup plus complet en termes de gestion patrimoniale globale, les épargnants ont plutôt intérêt à se tourner vers un conseiller en gestion de patrimoine. Ces derniers proposent également des services de gestion pilotée.
Le conseiller en gestion de patrimoine ne se contente pas de déléguer la gestion d’une partie de l’épargne du client. Sa démarche va beaucoup plus loin. La première étape après la mise en relation du client et du conseiller est d’établir un bilan patrimonial. Le conseiller demande au client de décrire sa situation patrimoniale et matrimoniale. Et c’est seulement à partir de cette vue globale que le conseiller pourra proposer des actions concrètes pour optimiser le patrimoine du client. Ces optimisations peuvent porter sur différents points :
- optimiser la performance des placements et/ou leur adéquation avec les projets,
- optimiser la fiscalité des revenus professionnels et du patrimoine,
- optimiser la transmission du capital,
- etc.
Des courtiers en ligne ainsi que de nouveaux acteurs de la fintech proposent également des gestions pilotées. Leur point fort concerne la performance des placements proposés. Ces sociétés ne se distinguent pas forcément sur la personnalisation du conseil, mais adoptent des positionnements tarifaires très attractifs, desquels découlent des performances nettes de frais intéressantes pour les épargnants.
Quels frais sont à prévoir ?
Les frais varient fortement d’un acteur à l’autre. Comme indiqué précédemment, les acteurs en ligne se démarquent avec des offres tarifaires très attractives. Passer une assurance vie en gestion pilotée (par opposition à la gestion libre) représente un surcoût de l’ordre de 0,20 à 0,25 % par an.
Mais ces frais ne représentent qu’une partie des frais globaux de l’enveloppe. Beaucoup de courtiers s’appuient sur des gestionnaires de fonds qui pour leur part prennent 2 % de frais, lesquels s’additionnent aux frais de la gestion déléguée et aux frais de l’enveloppe. Une autre approche consiste à opter pour des fonds indiciels (plutôt que des fonds de gestion active), lesquels prélèvent moins de 0,50 % de frais annuels. Dans le cadre d’une gestion pilotée, le gestionnaire peut alors se permettre d’augmenter sa commission tout en restant compétitif. C’est la voie choisie par beaucoup de fintech, et les frais propres à la gestion pilotée n’excèdent pas 0,70 %.
Du côté des banques traditionnelles et des conseillers en gestion de patrimoine, les frais sont habituellement plus élevés. Ils peuvent se justifier car les conseillers en gestion de patrimoine, comme nous l’avons vu plus haut, apportent un conseil et un support à forte valeur ajoutée. Mais comparez les performances avec les gestions pilotées en ligne.